Vous avez une question ?

Contactez l'équipe au 0800 083 330

Paiement
sécurisé

Paiement
en 3X sans frais*

Livraison gratuite
à partir de 70€

Le syndrome douloureux vésical

Qu’est-ce que le syndrome douloureux vésical ?

Les symptômes

« Syndrome douloureux vésical », c’est désormais le nom que l’on attribue à ce que l’on dénommait autrefois les cystites interstitielles. Selon l’Association Française d’Urologie (AFU), cette pathologie touche essentiellement des femmes, et se caractérise par des douleurs sévères et chroniques au niveau du bas ventre, pouvant irradier dans toute la région périnéale et jusqu’au bas du dos. Ces douleurs s’accompagnent d’envies pressantes et très fréquentes d’uriner le jour comme la nuit (1,2). Elles apparaissent lorsque la vessie se remplit, même incomplètement, et sont souvent décrites comme des « coups de poignard ou de lames de rasoir ». Aussi, la vessie est ressentie comme toujours pleine, ce qui provoque de faux besoins(3). La miction soulage les douleurs, mais celles-ci reviennent très rapidement dès que la vessie se remplit à nouveau(2).

 

Ainsi, le syndrome douloureux vésical peut provoquer :

  • Une sensation de brulure lors de la miction
  • Une douleur et/ou pression dans la région pelvienne
  • Un inconfort croissant lorsque la vessie se remplit
  • Des douleurs pendant les rapports sexuels
  • Chez les femmes, une aggravation des symptômes lors des périodes menstruelles
  • Chez l’homme, une douleur ou inconfort au niveau du pénis et du scrotum

Les symptômes d’un syndrome douloureux vésical ressemblent souvent à ceux d’une cystite. Cependant, dans le cas du syndrome douloureux vésical, il n’y a pas d’infection(4).
Les symptômes s’accentuent de façon progressive, avec des phases d’exacerbation et d’amélioration(3). Très douloureuse, la maladie impacte fortement le quotidien des patients, pouvant même conduire à des dépressions (1) et parfois à l’arrêt de leur vie professionnelle(3). On comprend aisément que, pour les cas les plus critiques, il soit difficile de conserver une vie professionnelle, familiale et sociale normale lorsque l’on doit aller uriner toutes les 10 à 15 minutes !(2). La vie sexuelle peut être impactée, sans compter la fatigue due à la fragmentation du sommeil liée à des levers répétés pour aller uriner(1).
La durée de cette maladie chronique varie et peut s’étendre sur de nombreuses années. Lorsque la maladie disparaît soudainement, les symptômes peuvent réapparaître, même des années après l’apparition de la première maladie(4).

Les causes

Les causes de cette maladie ne sont pas bien connues et il faut parfois attendre plusieurs années avant que le diagnostic soit fait.
En l’absence d’infection et lorsque d’autres diagnostics ont été exclus, le médecin peut procéder à une cystoscopie accompagnée ou non d’une hydrodistension vésicale. Cette technique consiste à introduire un cystoscope, équipé d’une fibre optique, dans la vessie via l’urètre pour une inspection visuelle directe de la paroi vésicale. L’hydrodistension, qui peut être réalisée simultanément sous anesthésie générale, implique le remplissage de la vessie avec de l’eau afin de la dilater. Cette procédure peut révéler de petits saignements, connues sous le nom de glomérulations. Ces micro-hémorragies, résultant de fissures dans la paroi vésicale, sont des indicateurs caractéristiques du syndrome douloureux vésical, et sont présentes dans environ 95% des cas. Dans les cas les plus graves, il est également possible de détecter des ulcères de Hunner sur la paroi vésicale(1).

La cystoscopie peut également révéler aucune anomalie, ce qui n’empêche pas les patients de souffrir terriblement.
Longtemps, une origine psychosomatique a été attribuée à cette maladie rare et dont le diagnostic est difficile. Dans la majorité des cas, une hypersensibilité liée à une baisse générale du seuil de perception de la douleur (qui fait que des douleurs sont davantage ressenties dans différentes parties du corps) est impliquée(2). Dans 20% à 30% des cas, une anomalie de l’urothélium vésical peut être mise en évidence. Cette muqueuse qui tapisse l’intérieur de la vessie est normalement revêtue d’une couche de protéines (glycosaminoglycanes) qui protège les parois de la vessie des composés agressifs présents dans l’urine. Cette couche serait détruite dans la cystite interstitielle et le contact direct avec l’urine provoquerait une inflammation des parois vésicales(2,3).
Les chercheurs ont identifié que certaines femmes sont plus à risques d’avoir le syndrome de la vessie douloureuse.

 

Les risques sont plus élevés si :

  • Vous avez eu une infection de la vessie. Votre vessie est tapissée de cellules qui la protègent des bactéries présentes dans l’urine. Une infection de la vessie peut endommager cette muqueuse et provoquer une irritation.
  • Vous avez des antécédents familiaux de syndrome de douleur vésicale.

Les chercheurs étudient également différentes pistes :

  • Si le risque de souffrir de cette pathologie augmente lorsque les patients souffrent d’autres maladies chroniques, comme le syndrome du côlon irritable (SCI), la fibromyalgie, le syndrome de fatigue chronique, l’endométriose, la vulvodynie et les allergies (5).
  • Si le syndrome de douleur vésicale peut être une maladie auto-immune chez certaines personnes, semblable au lupus. Dans une maladie auto-immune, le système immunitaire (de défense) de l’organisme s’attaque à lui-même(5).
  • Si les femmes ayant été victimes d’abus sexuels ou de traumatismes physiques sont plus susceptibles de développer le syndrome douloureux vésical(6).

À qui s’adresser ?

Habituellement, les médecins diagnostiquent la maladie lorsqu’une personne a présenté des symptômes persistants et qu’aucune autre cause n’a été trouvée ; on parle de diagnostique par élimination. La prise en charge multidisciplinaire du syndrome douloureux vésical est essentielle pour adresser efficacement les multiples facettes de cette maladie complexe.

En cas de suspicion de syndrome douloureux vésical, la première étape est donc de consulter un professionnel de santé.
Afin de poser un diagnostic, votre médecin pourra tout d’abord vous poser des questions sur votre urine (couleur, odeur, présence de sang), vos symptômes pendant la miction, toute douleur que vous ressentez et si vous avez de la fièvre, des nausées ou des vomissements. Vos réponses à ces questions fourniront un tableau clinique et permettront au médecin d’éliminer d’autres causes possibles de vos symptômes, comme une infection de la vessie ou des reins. Ensuite, votre médecin pourra vous examiner et prélever votre urine pour des tests de laboratoire qui vérifient les signes d’infection et les bactéries causant l’infection.
Il est possible que votre médecin vous dirige vers un spécialiste en urologie afin d’effectuer des tests pour vous aider à poser le diagnostic. Il ou elle peut effectuer un test appelé cystoscopie pour rechercher des indications indiquant que vous souffrez de syndrome douloureux vésical et s’assurer qu’il n’y a pas d’autres causes à vos symptômes(4). Une biopsie peut également être réalisée.
Noter régulièrement le nombre de mictions quotidiennes et les symptômes (calendrier mictionnel) afin de communiquer ces informations au médecin peut contribuer à un meilleur suivi de la maladie et à l’adaptation des traitements. L’essentiel dans cette pathologie chronique est sans doute de ne pas se laisser décourager par des traitements qui peuvent parfois sembler lourds mais qui s’avèrent souvent efficaces sur la durée(1).

Les traitements

Les traitements existants visent à réduire les symptômes. Souvent, une personne atteinte de syndrome douloureux vésical va essayer plusieurs thérapies avant de trouver la bonne combinaison.
L’urologue joue un rôle primordial dans le traitement des cas de vessies douloureuses, étant souvent le premier professionnel de santé à évaluer les patients. Une fois le bilan réalisé, l’urologue pourra identifier les patients dont les symptômes sont dus à une pathologie de la paroi vésicale, visible à l’endoscopie, de ceux souffrant d’une hypersensibilité vésicale sans anomalies endoscopiques visibles(2).
Les traitements initiaux peuvent inclure la rééducation périnéale, la neurostimulation électrique transcutanée (TENS), et les médicaments administrés par voie orale. Toutefois, en cas d’échec, il devient essentiel d’adopter une approche de soins multidisciplinaire, sollicitant notamment l’expertise des algologues (spécialistes de la douleur)(2).

Voici quelques possibilités de traitements :

  • Modification du régime alimentaire
    Les boissons contenant de la caféine, l’alcool, les agrumes, les aliments épicés et le chocolat ne sont que quelques-uns d’une longue liste d’aliments qui aggravent le syndrome douloureux vésical chez certaines personnes(4).
  • Stimulation nerveuse électrique
    Traditionnellement, cela se faisait à l’aide d’un appareil appelé unité TENS (stimulateur nerveux électrique transcutané). De légères impulsions électriques sont transmises au corps par des fils placés sous le nombril, dans le bas du dos ou à l’intérieur du rectum ou du vagin. Le patient contrôle le moment et l’intensité de ces impulsions électriques(4).
  • Glycosaminoglycane thérapie (GAG thérapie)
    Dans le syndrome douloureux vésical, on observe une perte ou un endommagement significatif de la couche de GAG de la muqueuse de la vessie. La thérapie intra-vésicale à base de GAG, permet la formation d’un film protecteur sur la superficie vésicale, une nouvelle couche protectrice bloquant et/ou limitant les conséquences d’un trouble de la vessie. La supplémentation des GAG favorise la restauration de sa fonction barrière et prévient la récurrence de l’inflammation et l’action d’agents toxiques.
  • Médicament oral
    Il existe aujourd’hui un seul traitement par voie orale pour le traitement du syndrome douloureux vésical qui est le pentosan sodique polysulfate(4).
  • Injections de toxine botulique dans la vessie
    Cette toxine agit à la fois sur la motricité mais également sur les voies sensitives.

Que puis-je faire pour améliorer mes symptômes et mon suivi médical ?

Les causes d’un syndrome douloureux vésical restent encore méconnues des médecins, il n’existe aucun moyen de le prévenir. Cependant, certaines astuces semblent soulager les patients(4).

Le rôle essentiel de l’alimentation

La consommation de certains aliments qui acidifient l’urine (épices, alcool, boissons gazeuses, vinaigre, agrumes, tomates, café, etc.) est connue pour aggraver les douleurs et/ou la fréquence des mictions(2), tout comme les produits fermentés, riches en tyrosine (viandes, abats, etc.) ou très sucrés. Les aliments qui augmentent les douleurs varient d’une personne à une autre ; la tenue d’un carnet des aliments consommés permet de repérer plus facilement ceux qui posent problème et d’adapter l’alimentation pour mieux contrôler la maladie et éviter les crises(1,7).
Les aliments alcalinisants, c’est-à-dire capables de réduire l’acidité urinaire, peuvent au contraire être favorisés ; par exemple, l’eau minérale riche en bicarbonate (sans excès pour éviter le risque de calcul rénal), les légumes, les pommes de terre, les amandes(7). Une liste de ces aliments et des conseils sur les combinaisons alimentaires souhaitables ou à éviter sont disponibles sur le site de l’Association Française de la Cystite Interstielle.

Apprendre à gérer le stress et la douleur

De nombreuses approches non médicamenteuses ont fait leurs preuves pour apprendre à être moins réceptif au stress et à mieux gérer la douleur. C’est par exemple le cas de l’ostéopathie, de l’acupuncture, de l’hypnose, du yoga, du tai-chi et de bien d’autres techniques de relaxation(1).

Les exercices de relaxation des muscles pelviens

Pour soulager les symptômes de la vessie douloureuse, il est possible d’effectuer des exercices de relation des muscules du plancher pelvien. Un médecin ou un physiothérapeute peut vous apprendre comment procéder. Les exercices de relaxation des muscles du plancher pelvien ne sont pas la même chose que les exercices de Kegel (exercices pour renforcer les muscles du plancher pelvien, qui peuvent quant à eux aggraver la douleur)(5).

Les astuces pour mieux vivre avec

Par exemple utiliser des protections urinaires peut permettre d’envisager des déplacements avec plus de sérénité. Lorsque les douleurs altèrent la vie sexuelle, une amélioration peut être obtenue chez certains patients par l’application de froid (poche de glace) ou de chaud (bouillotte, bain chaud) sur la région pelvienne ou à l’entrejambe avant et après la relation(1).
Le fait de porter des vêtements amples peut aussi permettre de soulager la pression sur la vessie.

Références bibliographiques

1- La cystite interstitielle. Syndrome de la vessie douloureuse. Encyclopédie Orphanet. Grand Public. consulté le 15 février 2024 [En ligne] https://www.orpha.net/data/patho/Pub/fr/CystiteInterstitielle-FRfrPub10441v01.pdf
2- Cystite interstitielle, une maladie en quête de reconnaissance. Communiqué de presse de l’Association Française d’Urologie (AFU). consulté le 15 février 2024 [En ligne] https://www.urofrance.org/sites/default/files/fileadmin/medias/afu/communiques/2018-07-05_communique-syndrome-vesical-douloureux.pdf
3- Association Française de la Cystite Interstitielle. Diagnostic. consulté le 15 février 2024 [En ligne] http://asso-afci.org/content/diagnostic
4 – Harvard Health Publishing. Harvard Medical School. Interstitial Cystitis. Consulté le 16 octobre 2023 [En ligne] https://www.health.harvard.edu/a_to_z/interstitial-cystitis-a-to-z
5 – OASH – Office on Women’s Health. Consulté le 16 octobre 2023 [En ligne] https://www.womenshealth.gov/a-z-topics/bladder-pain#:~:text=Bladder%20pain%20syndrome%20(also%20called,health%20problems%20such%20as%20depression.
6 – Mayson BE, Teichman JM. The relationship between sexual abuse and interstitial cystitis/painful bladder syndrome. Current Urology Reports. 2009;10(6):441–447
7 – Association Française de la Cystite Interstitielle. Alimentation. consulté le 15 février 2024 [En ligne] http://asso-afci.org/content/alimentation-généralités